Le stade, dans sa configuration de 1992
Les jours heureux
A partir de 1983, la mairie entreprend de gros travaux de rénovation du stade : la piste et les gradins dans les virages. Elle dépense 1 350 000 francs dont 800 000 pour la seule piste. Celle-ci doit accueillir en juillet 1984 les championnats du monde junior de cyclisme. Mais le cyclisme devient l’activité largement minoritaire du stade, le football tenant le haut de l’affiche. À partir de 1983-1984, le SM Caen obtient des résultats sportifs tant en championnat qu’en Coupe de France. Le 18 février 1984, le stade bat un nouveau record d’affluence lors du 16ème de finale de coupe contre Laval avec 13 350 spectateurs. La piste cycliste est utilisée afin d’ajouter des places. Deux mois plus tard, un nouveau record est battu pour une rencontre de championnat : 9 058 spectateurs pour le derby contre Lisieux en troisième division. Après la montée, le club se stabilise en deuxième division et la mairie poursuit son projet, débuté en 1983, de rénovation complète de l’enceinte. À l’été 1986, les tribunes dans les virages sont enfin couvertes.
En juin 1988, suite à la montée en première division, la mairie décide d’acheter des tribunes démontables pour un coût d’1,4 millions de francs : 3 300 nouvelles places sont disponibles pour les spectateurs. D’autres travaux sont aussi entrepris : une nouvelle buvette, le réaménagement des vestiaires des joueurs et de ceux des arbitres. Ce n’est pas le seul engagement de la municipalité, elle acquiert aussi, rue du Stade, une maison qui appartenait auparavant au ministère de la justice et qu’elle met à disposition du SMC pour en faire son siège et son centre de formation. La ville a aussi acquis des terrains autour du stade pour y aménager un terrain synthétique et un autre engazonné le long du boulevard Detolle. Pour parfaire l’enceinte, des loges sont installées au-dessus des tôles et inaugurées en septembre 1989.
Bizarrerie administrative, depuis 1946, le bail entre la ville et le club n’avait pas été renouvelé ! L’anomalie est corrigée en septembre 1989, dans la convention de location de Venoix au Stade Malherbe. Celle-ci stipule que « le CLUB s’engage à mettre en œuvre une stratégie visant à se maintenir au niveau de l’élite nationale (1ère division) et à donner une image positive du club et de la ville ».
Les aléas du football imposent des modifications de l’enceinte au cours des 5 années de première division. Le nombre d’entrées payantes est abaissé à 11 500 (contre 13 500) à partir de la saison 89-90 suite au drame de Sheffield, en Angleterre. Suite aussi au match contre l’Olympique de Marseille le 4 novembre 1989 : près de 17 000 personnes garnissent les tribunes, dont 15 160 entrées payantes, record absolu d’affluence. Autre modification, l’accueil des supporters adverses. Dans un premier temps ils sont installés au milieu des supporters caennais, dans les virages, ou devant la tribune officielle, mais des incidents avec les supporters parisiens et nantais, notamment, conduisent le club, la mairie et la préfecture à réfléchir à une solution pérenne. Ils sont alors placés dans un endroit du virage côté Caen puis, à partir de la saison 92-93, dans une partie réservée sous les tôles à laquelle ils accèdent par une entrée spécifique depuis le parking du siège du club, rue du stade de Venoix.
Le stade obtient une reconnaissance nationale en 1992 avec deux matchs qui ont marqué l’histoire du SMC : Lens en Coupe de France et Saragosse en coupe de l’UEFA. Ces deux matchs, diffusés en direct sur TF1, n’attirent pas vraiment les foules (4 813 entrées payantes pour Lens et 5 134 pour Saragosse) mais offrent une exposition médiatique maximale. [NDLR : match à la tension dramatique digne d’un grand péplum, notez comme le monteur de France 2 se lâche musicalement dans ce lien : Caen – Saragosse sur le site de France 2. À revivre très bientôt sur ESPM classique !].
L’affluence de la première saison en première division incite la mairie et les dirigeants à envisager l’agrandissement de Venoix ou la construction d’un nouveau stade. C’est la seconde option qui est choisie et le stade achève son mariage, qui durait depuis 80 ans, avec l’équipe première de football du SMC, en mai 1993, à l’issu d’un match contre Montpellier. Une nouvelle page se tourne pour l’enceinte.
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