Le président Serge Viard arrive en 1982 à la tête d’un SMC évoluant alors en troisième division avec pour ambition de stabiliser le club à l’échelon supérieur. Après la montée, à l’issue de la saison 83/84, il s’assure de maintien du club en D2 avant de l’engager de nouveau sur la voie du professionnalisme. La volonté est de développer le Stade Malherbe pour qu’il lutte à armes égales avec les autres clubs de la division, qui regroupe à l’époque amateurs et professionnels.
C’est au mois d’avril 1984 que les démarches sont engagées auprès de la Ligue de Football. A l’époque, le statut professionnel pouvait être délivré après deux saisons consécutives passées en deuxième division. Alors que la première saison n’est pas encore terminée, le président Viard obtient l’avis très favorable des instances le 19 avril. Le 29, la Fédération et la Ligue Nationale donnent elles aussi leur accord. Ce nouveau statut permet au club de recruter jusqu’à sept joueurs sous contrat (professionnel, aspirant et stagiaire). Malgré ce grand « saut », le président Viard garde la tête froide et promeut un « professionnalisme à visage humain » : « L’argent, explique-t-il alors, ne doit pas être le principal élément moteur. Nous veillerons à ne pas dévier de la politique qui fut la nôtre ». L’état d’esprit est résumé dans la maxime suivante : « S’entraîner et jouer en professionnel en ayant soin de garder un esprit amateur ». Ce changement de cap est soutenu par la municipalité caennaise qui investit dans les infrastructures du club : huit millions de francs seront débloqués sur deux ans pour rénover le stade de Venoix. Dans un premier temps, il s’agit de couvrir les deux virages, puis éventuellement d’offrir des places assises sous les « tôles », ce dernier projet ayant été abandonné par la suite. Au chapitre du recrutement, le premier joueur enrôlé est l’ancien gardien du FC Rouen, laissé libre par le club haut-normand, Michel Bensoussan.
A l’issue de la première année professionnelle (1985/1986), l’équipe termine sixième du championnat. La saison suivante, le club accroche une deuxième place, synonyme de barrages pour la première division. La défaite face à Cannes ne fait que repousser d’une saison l’échéance tant attendue. En effet, lors de la saison 1987/1988, le club termine de nouveau deuxième, mais triomphe à l’épreuve des barrages : à plus de 75 ans, le club accède pour la première fois à la D1. Cette transition vers l’élite du football français a des conséquences sur la structure du club. A la fin du mois de juin 1988, l’Assemblée Générale du Stade Malherbe Caennais, alors club omnisports, entérine la scission de la section football, qui devient alors le Stade Malherbe Caen Calvados Basse-Normandie. Dans le même temps, le centre de formation est créé.
A l’automne 1991, le club connaît de grosses difficultés financières qui entraînent la démission du président Fiolet, en poste depuis 1988. Une nouvelle structure administrative est mise en place sous la forme d’une société à objet sportif (SOS) qui permet à des partenaires privés d’investir dans le club. En 1994, le ministre de l’intérieur Charles Pasqua introduit dans les règles des collectivités locales la suppression des subventions publiques pour les clubs professionnels, décret qui doit prendre effet à partir au début des années 2000. Le club fait évoluer sa structure à partir de 1997 sous la houlette de Claude Bedos, laissant la place à de nouveaux investisseurs. En 2000, le club adopte le statut de société anonyme sportive professionnelle (SASP) et devient entièrement privé. La gestion en est confiée aux dix principaux investisseurs régionaux, qui forment alors l’essentiel du conseil de surveillance. Au sein de ces dix investisseurs, trois sont élus pour former le Directoire (le président et deux vice-présidents). Outre ces dix investisseurs, cinquante autres forment un groupe d’actionnaires minoritaires, représenté par une personne au sein du conseil de surveillance.
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