Michel Thor n’est pas qu’une mascotte malherbiste dotée d’un humour puissant comme une chevauchée d’Osvaldo Piazza. C’est aussi la mémoire de nos villes et de nos campagnes. De nos souvenirs improbables, enfouis sous les courbes de nos gracieuses bedaines. Cette semaine, petit voyage dans nos albums Panini.
Ces petites villes aux patronymes qui fleurent bon la baguette et le vin rouge ont connu quelques années de gloire footballistiques en deuxième division. Nous n’évoquerons pas ici les petits plus célèbres qui y sont restés longtemps ou ont même connu l’élite et les titres comme Gueugnon, Guingamp, Cuiseaux-Louhans ou Sedan. Ceux ci mériteraient des sujets entiers, alors honneur aux oubliés, aux insolites et aux éphémères. Attention Top10.
1-L’Union Sportive de Noeux les Mines. (1976-1977 puis 1980-1982)
Un nom chantant pour ce club qui fit mieux qu’un passage éclair au haut niveau puisque il échoua in extremis lors les barrages d’accession à la D1 à la fin de la saison 1980-1981.Cette équipe était entraînée par un célèbre professeur d’anglais, Gérard Houiller, qui confirma quelques années plus tard son penchant funambulesque pour la défaite sur le fil. Les jaunes et bleus qui virent également passer Raymond Kopa dans les équipes de jeunes jouent désormais en division interrégionale (D8). Le saviez-vous ? Cette commune de 12 000 habitants du Pas-de-Calais a récemment transformé l’un de ses terrils en piste de ski.
2-Le Racing Club d’Ancenis (de 1991 à 1993).
Gros Plant sur cette petite sous-préfecture de Loire-Atlantique qui réussit sous la houlette de Miklos Bérès une première superbe saison (11ème place) et sera élu club promotionnel de l’année par France Football. L’aventure du plus haut niveau se termine la saison suivante. Ensuite, entre problèmes extra-sportifs, dépôt de bilan et drames humains (décès du jeune Reynald Bertrand-Demanes) le club orange et noir dégringole jusqu’à la division régionale d’honneur en 2003-2004 et évolue désormais en division régionale supérieure.
3- L’Union Etoile Sportive Montmorillon. (de 1979 à 1981) .
Sans lien de parenté avec le Général, cette charmante bourgade de 6 500 habitants située dans la Vienne a vu naître Régine Desforges et les macarons. C’est donc fort logiquement que ses footballeurs évolueront deux saisons en deuxième division. Aujourd’hui le club blanc et noir évolue en division d’honneur.
4- L’Union Sportive Tavaux-Tamparis (en 1976-1977 puis de 1979 à 1981)
Non le Jura n’existe pas que pour ses dinosaures et ses pipes. Le football y a aussi droit de cité. Cette petite ville industrielle de 4 000 âmes a brillé par ses artistes du ballon rond. Le club connaît la fusion avec son « grand » voisin en 1991 pour donner naissance au Dole-Tavaux Racing puis au Jura Dola qui évolue aujourd’hui en CFA2.
5- Le Club Olympique Saint Dizier (de 1986 à 1988)
Située au nord de la Haute Marne, elle en est la ville la plus peuplée avec tout de même 26 000 habitants. La cité bragarde héberge non seulement un festival d’humour d’hiver mais aussi un club olympique qui joue maintenant en CFA 2. Ce club est né en 1933 de la fusion de la Jeunesse Prolétarienne et de la Compagnie des Forges. On se demande encore comment de tels noms ont pu disparaître. D’ailleurs après ces années de gloire, les pensionnaires du stade Charles Jacquin situé rue André Chénier brûlent logiquement dans l’enfer de la CFA2.
6- L’Amicale de Lucé (1976-1980)
Les Lucéens sont aussi des Euréliens. Les Verts et Blanc ont connu eux aussi la gloire à la fin des années 1970 avant de rentrer dans le rang et de voire passer Noël Tosi. Un destin somme toute banal pour ce chef lieu de canton de 16 000 habitants dont l’équipe de football connaît de nos jours les honneurs de la division du même nom.
7- Le Sporting Club Hazebrouckois (1973-1977)
Hazebrouck n’existe pas uniquement pour effrayer le fonctionnaire incompétent ou malhonnête. Cette charmante cité de la Flandre héberge un club de football de renom qui fréquenta la deuxième division pendant un bail non négligeable. Bruno Metsu ou Alex Dupont ont d’ailleurs porté les couleurs noir et blanche du Sporting aujourd’hui installé lui aussi en CFA 2.
8- le Club Sportif de Blénod-lès-Pont-à-Mousson (1982-1983)
Une saison en D2 pour terminer dernier de son groupe avec 16 points. Un club où à évolué Jean-Pierre François. Un stade des Fonderies. Une équipe aujourd’hui en DH. Autant de bonnes raisons de tout plaquer pour aller s’installer avec son abat-jour en Meurthe-et-Moselle.
9- Le Touquet Athlétic Club (1988-1989)
Cette année là le TAC présentera quelques tics et une défense en teck, ce qui face à des équipes pas en toc lui fera vivre le cauchemar d’une redescente immédiate. Vêtus d’un maillot blanc et vert aux motifs discutables les joueurs de la Côte d’Opale redescendront les étages jusqu’à la DH. Rappelons que cette célèbre station, affublée la première du titre de Paris-Plage, ne compte que 5 000 habitants en basse saison.
10- Le Thionville Football Club (1979-1981)
Et oui, une forme de vie humaine existerait au-delà de Metz. Forte de ses 40 000 habitants, cette ancienne cité sidérurgique peut paraître un peu trop importante pour figurer dans ce classement. On peut pourtant rendre hommage à ce Téfécé de l’est car la fin de son aventure en division 2 n’a pas eu lieu pour des raisons sportives mais a été causée par un dépôt de bilan.qui l’obligea à repartir deux divisions plus bas. A noter qu’en 1943 le club compta dans ses rangs un futur champion du monde 1954, l’Allemand Fritz Walter.
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