La nature est ainsi faite que nombre de footballeurs n’auront jamais le droit, ni d’être la cible d’un mercato d’hiver parisien, ni d’être l’objet de cri pré-orgasmiques de Christian Jeanpierre un soir de match international. Certains ont donc forgé leur gloire dans l’ombre, mais eux pourront raconter à leurs descendants Francis le Blé ou Gaston Petit. Place donc aux tauliers et aux fidèles de l’antichambre.
Cyrille Merville : si tout va bien pour le portier nîmois, il devrait atteindre la barre des 300 matches en Ligue 2 avant la fin de cette saison. À seulement 30 ans, c’est une performance à la hauteur de la régularité de son parcours dans des clubs toujours très sexy : Amiens Troyes, Arles-Avignon et maintenant chez les Crocos du Gard. Il retrouve cette année son championnat fétiche, après une saison inoubliable en Ligue 1 avec Arles-Avignon et une autre passée en National avec son club actuel. Peut faire oublier Vincent Fernandez dans les mémoires des fans des gardiens de but underground.
Jonathan Martins-Pereira est encore un minot dans ce tableau, mais il présente déjà un beau pedigree. Considéré comme un des rares joueurs potables des pires années nantaises, il n’a logiquement pas été conservé par ce diable de Kita. Il poursuit donc son honnête carrière d’arrière-droit-pas-mauvais du côté du Roudourou. A seulement 26 ans et avec ses 134 matches dans la musette, JMP alias le maçon poilu, a pour seule faiblesse d’avoir peut-être encore une chance de percer au plus haut niveau.
Damien Perrinelle, un n et deux r, est également connu sur la planète Twitter sous le pseudo de DamP_92. Une étude rapide de son profil nous apprend qu’il est fan de Zlatan mais également de Cyril Hanouna qui lui donne des barres de rire le matin parce qu’il est ouf. DamP_92 est également DJ à ses heures perdues. De Créteil à Clermont, en passant par Boulogne, il a dû en perdre pas mal, et par conséquent taquiner gentiment le vinyl dans son garage. Pour le reste, le capitaine clermontois est un solide défenseur central qui en est tranquillement à 167 matches disputés à l’échelon dit inférieur.
Julien François aurait pu se prénommer Frédéric, Claude, Pascal ou Jean-Pierre. Mais non, ce fut Julien, comme ça c’est clair. Vous voulez des noms de clubs qui ronflent ? Retenez votre respiration : Grenoble, Metz, Tours et Le Havre. Respect à celui que l’on surnomme « le sapin » (as-t-il les boules à Noël, qu’en sais-je, et que m’importe…). En tous cas les attaquants d’en face doivent s’en souvenir :1 m 92, 285 matches dans les guiboles et 77 cartons jaunes. Respect.
Tristan Lahaye aurait pu se prénommer Jean-Luc ou Brigitte. Il est peut-être le moins connu de la bande mais présente une trajectoire de toute beauté : Beauvais, Sète, Amiens, Châteauroux et maintenant Niort, le tout entrecoupé de petites étapes en National et en CFA2, et même une fois à Courtrai en Belgique. Un vrai compagnon du Tour de France qui a accumulé la bagatelle de 151 matches estampillés Ligue 2.
Laurent Agouazi est ici parce qu’on a déjà commencé à lui ériger une statue à Caen et qu’il a un profil parfait de patron d’équipe de Ligue 2, rôle qu’il remplit à merveille. Pourtant il n’a « que » 124 matches à son actif et il faut bien l’avouer, d’autres milieux de terrain ont fait mieux numériquement parlant. Mais comme on lui pardonne déjà tout, y compris sa coupe de cheveux et sa pointe de vitesse, il est LE capitaine de cette équipe. Laurent Agouazi est venu à Caen pour tenter de continuer sa carrière en Ligue 1 : logiquement il la connaîtra la saison prochaine avant de retrouver des terres moins inconnues la saison suivante.
Yohann Eudeline a connu un début de carrière comme on les aime. Passé par les équipes de jeunes de Malherbe il n’est pas retenu au centre de formation et repart du côté d’Argences et de l’Union Sportive Ouvrière de Mondeville (c’était juste pour le plaisir de l’écrire en entier). Revenu en bon tâcheron au Stade Malherbe sous contrat amateur, il s’y impose lors de la saison 2003-2004. Entre blessures et révélation d’un autre Yoan (Gouffran), la suite est moins probante et il finit par prendre l’air du côté de Guingamp. Ensuite, de Sedan à Nantes, notre Yohann a certes trouvé du temps de jeu pour prouver qu’il était un bon joueur, mais n’a jamais réussi à retrouver le chemin de l’échelon supérieur. A 30 balais, il présente le joli bilan de 273 matches sous les sunlight d’Eurosport.
Jamel Aït Ben Idir est né à Mont-Saint-Aignan et a été formé au Havre. On peut donc logiquement penser qu’il a déjà croisé Alexdu76. Il passera 9 saisons sous le maillot ciel et marine dont 2 incursions pour la déconne en Ligue 1. Depuis, Arles-Avignon, puis Sedan, ont eu recours aux services de ce petit milieu de terrain travailleur, qui a seulement 28 ans, affiche déjà 220 matches en Ligue 2
David de Freitas est le recordman de la catégorie avec 393 matches enquillés. Depuis 1997 il fréquente ce que l’on appelait alors la Deuxième division, et il ne lui a commis que deux petites infidélités, une à l’étage au-dessus, et une au-dessous. Beauvais, Grenoble, Amiens, Nantes, Angers et maintenant Châteauroux peuvent témoigner de l’élégance et de la qualité technique de ce milieu de terrain.
David Suarez a un patronyme de recrue mexicaine des années 80, mais non, en fait, il est né à Rodez. Arpentant les vertes pelouses de notre division fétiche depuis 1999 il a même porté le maillot de l’AS Cannes à ses débuts. Meilleur buteur de la saison 2003-2004 avec Amiens, il tente sa chance au plus haut niveau avec Toulouse l’année suivante, mais sans succès. Quelques saisons en demi-teinte plus tard, il retrouve la gloire sous le maillot bastiais à 30 ans passés, pour finir, comme toute bonne vieille gloire, à Arles-Avignon. Bilan 242 matches et 64 buts.
Cédric Fauré, en fait, a connu à peu près les mêmes clubs que David Suarez, avec moins de Sedan et plus de Reims. A 33 ans on aurait pu penser voir Fauré fléchir, mais non, il termine meilleur buteur de Ligue 2 la saison dernière avec 15 réalisations. Malgré cela, il ne connaîtra pas la joie de revoir la Ligue 1 avec le Stade de Reims, et poursuit sa carrière de vieux renard des surfaces sous les couleurs guingampaises. Son bilan à ce niveau est de 258 rencontres disputées et, bizarrement, d’uniquement 35 buts marqués.
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