Les médias ont essayé de vous bourrer le mou toute la semaine avec les lasagnes au chocolat Poulain, le cambriolage raté de Madame Pistorius ou les pluies de météorites sur Tchernobyl. Évidemment tout cela n’était que des leurres pour nous cacher la seule véritable information de ces derniers jours : la signature de Franck Dumas à Arles-Avignon.
En tant que citoyen viking engagé et investigateur tenace de sujets pointus, il était de mon devoir de flairer la piste et de lever les lièvres. La vérité est au-delà de tout ce que vous auriez pu imaginer, nom d’une bête à cornes.
« Azur, nos bêtes sont bondées d’un cri, je m’éveille songeant aux fruits noirs de l’amibe dans sa cupule verruqueuse et tronquée »
Depuis qu’il a arrêté le football, en tous cas sur le terrain, notre Bajocasse préféré nous a fait croire à une reconversion en tant que manager de club de football. Nous avions déjà eu, pendant ses années sur le blanc malherbiste, un sérieux doute sur la véracité de la chose. Son absence de diplôme, ses résultats en dent de scie et ses fantaisies dans le coaching nous avaient mis la puce à l’oreille. En signant dans la cité des papes et du théâtre, Franck Dumas vient de nous révéler son véritable métier : il est définitivement comédien.
Pour exercer son grand talent, il lui fallait un évidemment un club en carton-pâte au décor créé de toutes pièces pour les besoins du tournage. Si certains d’entre vous pensaient encore qu’Arles-Avignon était un vrai club de football, je suis au regret de vous faire redescendre une nouvelle fois de votre nuage.
Une révélation comme celle-ci doit bien sûr être étayée par des preuves, et j’en ai une grosse : c’est dans une petite gazette locale qui sent bon l’anis et la lavande que j’ai dégoté les premiers bouts d’essai de notre futur star mondiale. Je vous invite à vous régaler devant cette petite vidéo pirate mais tellement prometteuse (Francky nouveau pape)
Ce qui frappe d’entrée, c’est que notre plus grand acteur normand depuis Bourvil est très modeste et posé dans son jeu. Nous qui l’avons vu pendant des années en conférence de presse à d’Ornano connaissons déjà son immense propension à la tirade machiste ou à l’envolée lyrique contre les arbitres. Là, manifestement, Franck entre sur la pointe des pieds dans la cour des grands. Il faut bien reconnaître qu’il y du très beau monde à l’affiche.
Marcel Salerno, sur qui Marlon Brando et Jean Gabin ont tout pompé, occupe évidement une place centrale dans la scène : le pater familias à la voix rauque et au jeu tout en autorité est certainement l’un des acteurs les plus bankkables de la place et a encore de très belles années devant lui. A ses côtés Robert Nouzaret, en homme blessé, joue à la perfection le fils maudit aux vrais accents de Lino Ventura.
Franck Dumas a un rôle merveilleux à jouer dans cette brochette. Capable de passer du registre castagneur à celui du comique hilarant, il pourra de plus s’appuyer sur un Noël Tosi toujours constant dans le second rôle un peu burlesque du gros à la voix nasillarde.
Franck, je te souhaite la plus belle réussite dans cette nouvelle carrière, dans ce métier qu’on dit le plus beau mais aussi le plus dur du monde. Nous attendons tous avec impatience ton retour en terre caennaise le 29 mars avec ta nouvelle troupe, pour une représentation qui s’annonce exceptionnelle.
Discussion about this post