Amis lecteurs, vous êtes formidables. La preuve avec cette interview de l’un de nos followers préférés sur Twitter, le bien surnommé Arsène Holmes. Il nous fait partager ses secrets les plus inavouables et sait aussi envoyer du rêve quand il parle de de Tchaïkovski et de sandwich au pâté. Merci à lui.
Bonjour cher Arsène Holmes, dis moi qui se cache derrière ce pseudo mystérieux ?
En fait, je suis…Fantômas ! En réalité je m’appelle Stéphane et je suis enseignant. J’ai quitté ma douce Normandie il y a 4 ans maintenant pour rejoindre la Picardie. Depuis je suis supporter de Beauvais. Je plaisante….je supporte Amiens.
Tu es l’auteur des corps émouvants, un blog consacré à la danse (*): comment peut-on concilier tutu rose et ballon rond ?
J’arrive assez bien à les concilier en fait, les deux ne sont pas incompatibles. Je sais que le terme « danseuse » est assez péjoratif en foot mais les deux ont plus en commun qu’on ne le pense. Les mêmes sacrifices, exigences, une carrière courte… C’est d’ailleurs un bon pote fan de foot, entre deux parties de Fifa 2005 et un documentaire sur le cinéma de Godard, qui m’a fait découvrir la danse contemporaine. C’était des vidéos de Philippe Decouflé. Après je dis « assez bien» parce qu’avant j’étais vraiment un gros mordu de foot, il n’y avait que ça. J’étais tellement en manque que j’étais prêt à mater de la D2 anglaise. Depuis que je m’intéresse à la danse, que j’ai ouvert le blog et sa page Facebook, ça a prit le pas sur le foot. Sur le foot hein ! Pas sur Malherbe !
Quels comptes conseilles tu de suivre absolument sur Twitter ?
Excepté le vôtre alors ? En ce qui concerne le foot il y a le twitter de Jean-Michel Aulas, qui depuis qu’il ne règne plus sur la L1, trolle sur Twitter, mais moins que vous quand même. Le gars est capable de basher un mec lambda. Il se fout de sa crédibilité. Je trouve ça fort. Après j’aime bien celui de Bernard Pivot, mais ça c’est mon coté lettres modernes. N’empêche que dans ce puits sans fond qu’est twitter, ça fait du bien d’avoir des gens comme ça. Enfin les twitter de certains politiques, quelques-uns de leurs tweets sont de vraies perles. Vous vous êtes chargé d’en retweeter une il n’y a pas longtemps.
C’est quoi pour toi l’We Are Malherbe ?
J’ai toujours « intellectualisé » le foot, j’aime beaucoup Les Cahiers du Foot et So Foot. Et pour moi le Stade Malherbe était le club parfait pour cela. A la fois la tête et les jambes. C’est le seul qui lie ouvertement le coté un peu « beauf » du foot avec la littérature. L’âme de Malherbe serait donc comme ce club : un peu décalé. C’est l’un des clubs les plus aptes pour avoir une vision différente du foot. Mais il y a aussi une certaine forme de panache dans ce club qu’on ne retrouve pas ailleurs. J’aime bien ce coté rock’n roll du type « On tape un gros puis on perd la semaine suivante contre les derniers ». Ces derniers temps, je trouve que cet esprit se perd, on devient un club lambda. Une chance que votre site soit arrivé.
Quel est ton plus grand souvenir en rouge et bleu?
Ma première fois à Venoix contre Toulouse en 92. J’avais 8 ans. On gagne 1 à 0 avec un but de Cauet. C’était une sensation de fou quand on a marqué. On était les maîtres du monde. Je m’en souviens tellement que je peux te dire ce que je mangeais comme sandwich ce match là. Il était au pâté…
Tu préfères avoir toute ta vie la coiffure de Fayçal Fajr ou le genou de Branko Lazarevic ?
J’ai déjà le genou de Branko, ça m’a coûté une brillante carrière internationale de footeux du dimanche sur les terrains du Chemin-vert. Pour Fayçal, apparemment c’est un gars qui se projette plus vers l’avant que dans le futur. Faire cette coupe de cheveux, ce n’est tout simplement pas possible.
Demain tu deviens capo du MNK : quelle chanson fais-tu beugler à la tribune Borrelli ?
Deux choix : Aimons-nous vivant du philosophe François Valéry, parce que je pense qu’il ne faut pas attendre que la mort nous trouve du talent. Le second serait Le thème des cygnes de Tchaïkovski. Juste pour le plaisir des oreilles…
Un jour tu découvres qu’en fait tu as été échangé à la naissance à la maternité et qu’en fait tu es Havrais : quelle est ta réaction ?
D’abord je citerai un autre philosophe du 20eme siècle, Maxime Le Forestier, qui disait qu’on ne choisit pas les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher.
Ensuite je passerais par les 5 étapes du deuil. D’abord le déni : je me dirais qu’un homme qui a Malherbe gravé au cœur et de ma qualité ne peut pas être né chez l’ennemi. Ensuite la colère : Ô rage ! Ô desespoir ! Comme disais le rouennais Corneille, qui n’aurait pas été plus heureux de naitre au Havre. Après le marchandage : on oublie que je suis né là-bas en échange de ma signature de Samuel Boutal et des frères Tanguy. La dépression : lire tous les livres de Laurent Ruquier en écoutant du Sardou. Enfin l’acceptation : Me dire que c’est quand même la ville où est né Raymond Queneau, donc elle ne peut pas être si mauvaise.
Ton pronostic pour la fin de saison du SMC ?
Dans un esprit de panache, je pencherai pour une jolie 4eme place. Voilà le tableau et je pense que Nostradumas aura du mal à dire le contraire. Troisième à deux journées avec 5 points d’avance, on perd à domicile à Tours sur un csc de Raineau. Lors de la dernière journée, on se fait taper par Dijon avec un but de Rothen à la 90e qui était sorti de sa courte retraite et avait signé à Dijon parce que c’est pas si loin de Paris. La Ligue 2 c’est mieux pour l’instant, laissons Paris et Monaco gagner quelques titres avant de nous mêler à la bataille.
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