La venue du PSG à d’Ornano est vite devenue LE match de ce début de saison, pour les supporters comme pour la presse locale. Avec ce match contre Paris, les sujets de discussion affluent : Zlatan, le retour à la maison après les Chevals, Zlatan, un stade comble, Zlatan, les doutes sur la tenue de la pelouse, Zlatan, un PSG qui ne gagne plus à l’extérieur, Zlatan, Blanc menacé, Zlatan… Au fait, est-ce qu’on vous a parlé de Zlatan ?!
Et puis, à l’approche du match, la nouvelle tombe, c’est le cataclysme : Zlatan est absent. Le marché noir s’effondre, les supporters rendent leurs invitations, Loison annule la moitié de ses commandes…
Officiellement blessé, on sait tous que Zlatan veut tout simplement éviter la comparaison avec Dieuhamel. Et on le comprend.
Heureusement, il nous reste ça, qui à lui seul fait oublier tout le reste :
Le public est quand même venu malgré l’absence de Zlatan, le MNK est chaud bouillant, le stade ne demande qu’à s’enflammer comme Patoche nous l’a demandé. Bref, on est clairement en L1, on retrouve l’ambiance des grands soirs.
Le truc c’est qu’on va très vite déchanter. L’équipe joue trop bas, laisse l’initiative aux Parisiens, ne presse qu’à 40 mètres de ses buts et, surtout, est incapable d’enchaîner les passes dès qu’elle récupère le ballon. En résumé, on n’en touche pas une ! C’est presque aussi catastrophique qu’en première mi-temps à Toulouse. En plus solide, mais en moins ambitieux. A croire que le club a si peu confiance en la nouvelle pelouse qu’il a demandé à l’équipe de passer tout le match côté visiteurs afin de préserver la partie « Borrelli » pour le match de Marseille.
Dans le jeu, on commence à y croire quand leur ailier se blesse, surtout que le changement est demandé sans que le soigneur ait essayé de soulager Lavezzi…
On continue d’y croire quand on voit que le meilleur chez eux est Lucas : le type a le patronyme d’un transfert rennais raté, la coupe de cheveux d’Alex Raineau et la capacité de dribbler de Jaouad Zairi. Avec le réalisme devant le but des trois gars en question. Enfin, ça, c’est en théorie. En pratique, le temps qu’on écrive la phrase, Lucas enrhume toute la défense, couche Vercoutre du regard et marque en tirant au milieu du but. Il justifie enfin les espoirs placés en lui. Mais pourquoi ça tombe sur nous ?! En même temps, avec PSG c’est classique, c’est quand même Llacer qui a marqué le plus beau but de l’histoire de d’Ornano !
Heureusement, autour de la 35e minute, les caennais touchent leurs premiers ballons et commencent enfin leur match… Même l’arbitre, pourtant fort complaisant avec les Parisiens à chaque contact (ah, cette charge de Marquinhos dans le dos de Duhamel à l’entrée de la surface!), se permet de rappeler David Luiz à l’ordre. Bon, depuis les tribunes, on a du mal à savoir si c’est pour une faute ou pour sa coupe de cheveux, même si on pense clairement que l’arbitre est de mèche, mais c’est déjà ça.
Mis en confiance, les Malherbistes poussent et la superbe frappe d’Adeoti permet d’apprécier les ralentis sur les écrans géants. C’est d’ailleurs toute la première période qu’on joue au ralenti. À la mi-temps, on se dit que tout va mieux et que rien n’est perdu : on a en mémoire la fin de match calamiteuse des Parisiens contre Lyon, et celle bien meilleure des Caennais à Toulouse !
Bien vu, le jeu reprend sur la même lancée, avec des Caennais enthousiasmants. Manque de pot, MD7 n’a pas retrouvé la confiance et sa reprise de la tête manquée face au but ne va rien arranger. Nangis et surtout Bazile s’activent beaucoup, Adeoti s’impose peu à peu au milieu, Kanté – seul à surnager en première mi-temps – s’occupe du reste.
Évidemment, c’est au moment où on est le mieux qu’un enchaînement d’erreurs (dis, monsieur Bien, en étant un poil plus près de l’action, pas certain que la décision sur le coup-franc ait été la même…) aboutit à un corner parisien. Comme il ne ressemble à rien, personne ne se donne la peine de prendre Marquinhos au marquage. Bim, 2-0, fin du rêve, si tant est que celui-ci ait été crédible, vu la différence abyssale de technique individuelle entre les deux équipes, sur ce match en tous cas.
À propos de technique individuelle, Garande fait justement sortir Féret et tente la carte Lemar. Le gamin va tout de même en montrer davantage que son capitaine et prendre ses responsabilités. Sans doute un peu trop, vu les frappes dans les tribunes et ce coup-franc dangereux pour les mouettes de passage, qu’il aurait dû laisser à Calvé ! La résignation s’installe pour les dernières minutes tant nos joueurs semblent fatigués ou limités face à des Parisiens peu sereins derrière mais toujours dangereux en contre. Bahebeck aurait même pu bénéficier d’un pénalty, mais il y a un moment où la roue tourne !
Les joueurs en smileys
🙂
Bazile : le dernier Basile à avoir joué comme ça contre Paris a gagné la Ligue des Champions. On commence à comprendre pourquoi le club l’a fait signer très tôt, pour un contrat longue durée.
Kanté : le meilleur joueur caennais, la vitesse de Nabab et la technique de Nivet. Les parisiens ont cru que Makélélé avait trouvé la fontaine de jouvence. Il aurait couru 574 km pendant le match selon la Nasa.
Nangis : remuant et remué par les parisiens, pas toujours aidé par quelques décisions sévères. Dommage qu’il ait manqué ses frappes lointaines, lui qui brille dans cet exercice en ce début de saison. Des chaussures immondes par contre.
Adeoti : timoré au départ, il s’est imposé au fur et à mesure jusqu’à devenir le patron du milieu en fin de match. Saez et Seube vont pouvoir tranquillement admirer les matchs depuis le banc… Même si on n’a toujours pas trouvé un jeu de mot correct avec son nom.
😐
Vercoutre : de chouettes parades, mais un premier but curieusement encaissé et une nouvelle sortie non maîtrisée.
Calvé : offensivement, on comprend pourquoi il a été un grand espoir à son poste il y a quelques années. Défensivement, on comprend aussi pourquoi il n’a pas confirmé les espoirs placés en lui…
Duhamel : 90 minutes à se battre et à bonifier des ballons pas toujours évidents. Contre Marquinhos et David Luiz, c’est déjà un exploit de réussir à conserver le ballon et à se retourner pour frapper. Un match courageux, ça ira mieux quand il aura marqué de nouveau.
Da Silva : n’a jamais lâché, mais le mur s’est parfois fissuré. C’est juste dommage pour WAM que les buts caennais ne soient plus gardés par François Lemasson ou Richard Latruelle. Heureusement pour nous, c’est avec Pierre qu’il doit bétonner la défense, ça laisse des possibilités…
🙁
Féret : l’anti-Kanté : la technique de Nabab et la vitesse de Nivet. Il y avait Chantôme au PSG, il y a eu un fantôme côté SMC.
Pierre : dans le dur en ce moment, Cavani l’a terriblement fait souffrir.
Appiah : ses montées incessantes mais vaines ont à la fois souligné ses limites et sa volonté sans faille. Par contre, Lucas lui a mis la misère sur son côté.
J’ai aimé
– Cavani qui refixe une escalope de pelouse avant d’aller se replacer.
– Les applaudissement polis pour Cabaye et Matuidi. Revoir des internationaux fouler d’Ornano, ça fait toujours plaisir. En attendant que Deschamps sélectionne N’Golo Kanté, quoi !
– Le coup d’envoi par Nicolas Batum.
J’ai pas aimé
– D’accord, aucun défenseur n’a concédé de pénalty, ni même de carton, et de toute façon on a commis très peu de fautes. M’enfin, défendre les bras dans le dos, regarder jouer les Parisiens et laisser Lucas rentrer comme dans du beurre pas sûr que ce soit la bonne solution.
– Les supporters parisiens, qui ne semblent pas bien connaître les noms de famille des joueurs caennais. Le mieux, les gars, ça reste de juste bouger les lèvres pendant que les autres répondent, pas de crier « Makélélé » ou je sais pas quoi. Surtout que c’est Kanté son nom !
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