J’vous ai raconté le jour où j’ai tenté d’épater Ce Héros avec l’aide de mon crew ? Non, j’m’en suis pas vantée. Sur le papier, le plan échafaudé avec mes bitches de We Are Malherbe était hyper simple. Si j’voulais taper dans l’œil de Nicolas Seube, c’était maintenant ou jamais, rapport à sa prochaine retraite (trémolos dans la voix). On s’est réuni avec les boys et, inspirations seventies oblige, ils m’ont dit : « Pour que ce soit in the pocket girl, pense à la scène finale de Grease». J’y ai pensé très fort.
J’ai aussi consulté des jeunes dans le vent, qui m’ont plutôt causé grosses bagnoles et p’tites pépés. C’est là que j’ai décidé de tout miser sur la grosse bagnole. Ni une ni deux, me vlà dans le garage avec mes bitches et mon pick-up, eux repeignant la carrosserie en rouge et bleu, moi soufflant des paillettes sur la peinture fraîche et dans leurs cheveux (pour ceux qui en ont encore). Une fois le logo We are Malherbe apposé sur le capot, on faisait vrombir le moteur de la WAM’mobile.
Ne craignant dégun, même pas un créneau, me voilà au volant de l’engin, soir de match. J’ai fait monter les bitches à l’arrière. Z’auriez dû nous voir, remontant les boulevards Guillou, Détolle, pouet pouet devant le célèbre PMU Le Bayou et la foule en délire, attrapant une mousse au vol, plus rien n’aurait pu nous arrêter. Les bitches étaient clairement plus optimistes que moi sur la réussite de l’expédition, lâchant des « woohoo » bras en l’air à l’arrière. Ça avait d’la gueule.
Quand notre indic nous a signalé que Nicolas Ce Héros était en approche, on a foncé tout droit vers d’Ornano. Et nous vlà, sono au max, klaxonnant pour éviter les passants, tout droit sur l’esplanade : dérapage contrôlé, entrée en scène de MALADE.
Il était là. La mèche toujours parfaite. Stoppé net par le débarquement en trombe du pick-up rouge et bleu à paillettes. J’ai tapé un grand coup dans la carlingue pour que les mecs descendent et me dégagent le passage. Mes bitches ont sauté sur l’esplanade (plus ou moins sportivement), et là, c’était mon moment. À moi d’entrer en scène. J’ai checké ma blondeur dans le rétro, remonté le col de mon perfecto et ouvert la portière.
A ses côtés, y’avait Juju Féret, Rémy Vercoutre et José Saez. Mes bitches ont commencé à leur faire du gringue pour faire diversion et m’ouvrir la voie. J’ai entendu sans vraiment l’entendre José Saez dire à ses potes : « sacrée caisse putain, faudrait que je repeigne le Kangoo comme ça ». J’ai avancé la jambe gauche. La brise remuait ses cheveux. Le rose remuait mes joues. J’ai avancé la jambe droite. Et j’ai raté la marche. PUTAIN DE PICK UP DE MERDE À UN MÈTRE DU SOL.
Je crois qu’il a ri, ce héros, mais le temps que je check l’état de mon talon, il était parti. Les flics, eux, sont arrivés et m’ont collé une prune pour m’être garée sur l’esplanade. J’y ai perdu 90 balles, une godasse, et la plus belle occaz’ de ma vie d’épater Nico. Ce soir là, Malherbe s’est aussi incliné, qui plus est. Y’avait encore des paillettes dans mes larmes. Mais, heureusement, y’avait aussi mon crew pour ramener le pick-up. Si, à l’avenir, vous nous croisez et voulez monter dans la WAM’mobile, faites juste attention à cette putain de marche !
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