Quatre matchs pour rouroutourner la routourne. La routournette même. Parce que franchement, par rapport à l’inversion de la matrice lancée à la trêve, c’est du pipi de chat. On a déjà fait l’impossible, alors le possible, on l’a dans les pattes. Faut juste remettre un peu d’huile de Féret et de Kanté dans la machine malherbiste pour qu’elle reparte, histoire de grappiller les quelques points qui nous manquent. Et pourquoi pas, grand luxe, se maintenir avant la dernière journée et s’éviter une finale le 23 mai. Les finales, c’est marrant surtout quand c’est joué par les autres.
Puis pour prévoir le champagne et le feu d’artifice à l’avance, c’est pas pratique pour Pilou…
Donc il nous faut un élément un peu surnaturel pour rouroutourner la matricette. Cet hiver, c’était le premier arrêt d’un peno par Remy Vercoutre, après une looooongue série mémorable. Que nous faut-il donc pour se mettre le mois de mai dans la poche ?! Des tirs cadrés ? Oui pour commencer. Et le retour du saint patron Jean-François ? Non, ça n’a pas marché. Un but de Manu Imorou ? Grand fou. Ce qu’il nous faut c’est un truc possible, tangible, mais costaud quand même pour mettre toutes les chances de notre côté.
Je sais : il faut Gérard le coach mental sur le bord de la pelouse pour les quatre derniers matchs. Mais pas « juste » Gérard. Je sais bien que Gégé n’est pas la solution miracle, le pénalty arrêté non plus d’ailleurs, il n’avait pas changé le cours du match. Le Gégé, c’est de l’ordre du symbole, du paratonnerre. Et il peut aussi faire peur à l’adversaire. Ou au moins le déconcentrer.
Ce qu’il nous faut donc, c’est Gérard dans le costume de la nouvelle mascotte Poutrix, avec le collier totem de Pat’ Garande autour du cou, une mèche de cheveux de Seube Ce Héros dans la poche, le slip de Brahim Thiam à Libourne et puis les gants avec lesquels Remymy a arrêté le peno à Lyon en décembre. Ouala. Si avec ça, on prend pas trois points à Nice… Just do it Gérard ! C’est dans l’intérêt supérieur du club ! Brahim lavera le slip, promis.
Mais en dehors de la superstition, faut être concerné tout en dédramatisant. Y a des situations bien plus complexes. Pensez aux bébés tortues qui naissent en haut de la plage par exemple. Ils ont une nuit pour la traverser avec des petites pattes de 2 millimètres et atteindre la mer. Sans se faire bouffer. Chaud. Nous sommes quelques équipes de bébés tortues à jouer le maintien, pas trop rassurés à l’idée de s’élancer dans la dernière ligne droite. Mais on a de la chance, maman Tortue nous a pondus, nous les Caennais, à un endroit de la plage un tout petit peu plus avancé que d’autres. Toute petite avance oui, mais avance quand même.
Faut juste aller tout droit. Éviter de croiser un crabe comme Dupraz. Pas tomber dans un trou. Faut cravacher une dernière fois mes petites tortues, on peut commencer à sentir le sable humide sous nos papattes, ne reculons pas… Ça veut dire qu’on est tout près. Et quand on sentira l’écume des vagues du maintien nous chatouiller la carapace, putain ça sera bon. On se laissera porter vers un océan de soulagement, d’amour, de champagne… Je ne sais pas pourquoi je vous parle de bébés tortues. Un vieux reste de mon admiration sans bornes pour les Tortues Ninja peut être.
Tiens, rajoutons une casquette Tortues Ninja sur la tête de Gérard. Allez, fais pas la gueule parce que t’as l’air un peu con… JUST DO IT GÉGÉ ! On compte sur toi !