Alors qu’elle était dite quasi-intransférable cet été, voilà la pépite malherbiste quasi-transférée. Quand on nous disait « sauf offre irrefusable », nous on voyait Real, 100 millions et Cristiano Ronaldo en échange. A part ça, on ne trouvait rien assez beau pour notre promesse sur pattes. En tout cas, certainement pas un club posé sur un caillou avec un stade qui sonne creux. Et encore moins pour quelques malheureux jetons de casino. Oui, à Monaco, les millions se balancent comme des jetons de dix balles à la roulette de Ouistreham.
On voyait déjà en Thomas Lemar le Messi de Normandie. On trépignait d’avance de le voir toucher des sommets de conduite de balle dans un silence de cathédrale, sous les yeux d’un d’Ornano mutique, juste avant d’imploser, touché par la grâce du but. Oui rien que ça. Même le ballon frétillait déjà.
Oui, mais. Oui, mais peut-on retenir un joueur dont on a tant vanté le potentiel contre son gré ? Le jeune Thomas, ses principes ôtés, peut-il résister au chant des sirènes alanguies sur le rocher ? De l’argent, du prestige… et ce n’est peut-être pas tout. Je peux vous révéler en exclusivité ce qui a probablement provoqué ses envies d’ailleurs… Et si nous avions nous-mêmes poussé le petit à vouloir jouer dans un autre Jardim ?
Comment ?! Ne me parlez pas de temps de jeu. Bullshit. La vérité est bien plus évidente. Si Thomas veut partir c’est un peu à cause de moi. Un peu à cause de vous aussi, un peu à cause de nous : nous avons poussé Lemar à bout avec nos calembours.
Ah non, ne vous cachez pas derrière votre petit doigt. On en a tous fait au moins un, un peu naze, à un moment dans la saison. C’était un boulevard pour nous, seulement voilà Lemar est chaud au premier jeu de mot. Encore eut-il fallu que Lemar tire la sonnette d’alarme. Si seulement Lemar dit, si Lemar tint, prêcheur, ce langage, mais Lemar aucun signe ne nous fit.
Certes, à l’heure où j’écris ces lignes, Thomas n’est pas encore parti. Un infime espoir subsiste donc. Sache donc que si tu reviens sur nos rivages, de toi Lemar soin nous prendrons. Mais si tu dois partir, pars vite, car comme le disait une poète :
Bon, on peut régler ce transfert de Lemar maintenant ?! Nan parce que plus vite ça sera fait, moins longtemps on aura mal au cul. Merci.
— La Caencaneuse (@LaCaencaneuse) 22 Juin 2015
Lemar, ah qu’à c’là n’tienne, quoiqu’il advienne, nous essaierons de ne pas être rancuniers, nous essaierons de mettre notre déception de côté. Lemar à ton avenir nous trinquerons. A l’encre indélébile : Lemar cœur sur toi.