A peine arrivé qu’il nous quittait déjà. Choisi par Malherbe en septembre pour diriger le centre de formation du club, Landry Chauvin promettait monts et merveilles : la création d’un label “Académie Malherbe”, des méthodes d’entraînement pointues et l’inculquation de valeurs d’hommes aux jeunes pousses du club (mince, lesquelles?).
Las, après seulement quelques mois, le Mayennais a pris son téléphone pour se vendre à Rennes – son club de cœur, où il travailla de 1992 à 2007. Offre acceptée. Couteaux plantés. Contrat piétiné. Chauvin devient le nouveau directeur du centre de formation rennais. Mais ce n’est pas tout ! Landry vient de faire signer à Rennes l’un des espoirs du centre de formation caennais, Sabri Toufiqui. Sale histoire.
Afin de rendre au félon chauve l’hommage qu’il mérite, Malherbe Café a concocté le dernier jeu de l’été, le Landryquiz. Six questions retracent la carrière de Chauvin. Mettez-vous à sa place et choisissez la réponse qui vous convient le mieux.
Alors, quel Landry Chauvin êtes-vous ?
Bonjour Landry. Le Stade Malherbe vous a tendu la main l’été dernier alors que vous étiez au chômage depuis plusieurs mois. N’éprouvez-vous pas le moindre remord de le trahir – une première fois en abandonnant votre poste pour Rennes, une seconde en lui piquant un de ses jeunes espoirs ?
A) Malherbe était un club de trop petite envergure pour quelqu’un de ma trempe. Je n’ai aucun compte à rendre aux caennais. Je les pille et les pillerai avec délectation. Le prochain sera Makengo.
B) Oh si j’ai honte mais vous savez, tout va très vite dans le football. Rennes me donnait l’occasion de mettre ma famille à l’abri du besoin, je ne pouvais pas dire non. Je n’ose plus mettre un pied en Normandie maintenant.
C) Un petit peu je le reconnais mais il était temps que je revienne chez moi.
Revenons sur votre carrière. Votre première expérience en tant qu’entraîneur d’une équipe pro s’est déroulée à Sedan, de 2008 à 2011. Déjà, vos qualités d’hommes apparaîssent. Vous vous débarassez de votre fidèle entraîneur des gardiens, François Seguin, avec une classe qui qui vous est propre : “J’aurais aimé que Landry ait l’honnêteté et le courage de me le dire en face”, regrettait-il. Qu’avez-vous à dire, cette fois-ci ?
A) François me connaissait depuis longtemps, je ne comprends toujours pas comment il a pu être surpris par mon comportement.
B) Je lui demande pardon. Le virer les yeux dans les yeux était au-delà de mes forces.
C) Seul Rennes me rend honnête et courageux.
En 2011, vous arrivez à Nantes, avec comme mission de faire monter le club en Ligue 1. Vous échouez en finissant à la 9ème place. Votre président de l’époque, Waldemar Kita, vous assassine dans L’Equipe : “Chauvin roule pour lui. Je connais ce genre de personnage, il ne réussira pas dans le football. Il a des mauvaises relations avec tout le monde.” Que s’est-il passé chez les Canaris ?
A) On m’a donné un effectif médiocre duquel j’ai tiré le meilleur, ce qui a attisé la jalousie de mon entourage. C’est l’histoire de ma vie.
B) Monsieur Kita est quelqu’un de charismatique. Or, je ne sais jamais comment m’y prendre avec les hommes de caractère. Il a dû me trouver fuyant, je lui adresse mes excuses les plus plates.
C) Comme Rennes n’était pas loin, j’y passais la plupart de mon temps afin de quémander un poste. Ca n’a pas été très bien vu…
Après ce passage remarqué à Nantes, vous débarquez à Brest, en 2012, pour votre première expérience de coach en Ligue 1. Disons-le simplement, elle est affligeante : vous êtes licencié à huit journées de la fin, Brest finit dernier avec la pire attaque du championnat alors que prôniez un jeu offensif… “Je me suis remis en cause après cette expérience”, expliquiez-vous à Footengo, quelques temps plus tard. Qu’a-t-il bien pu se passer pour que vous en arriviez à de telles extrémités ?
A) Ah. J’ai dit cela ? Ca devait être de l’humour. Vous savez, j’en ai beaucoup. De l’humour.
B) J’ai beaucoup pleuré après ce nouvel échec. Quand tout le monde vous rejette, il faut se poser des questions.
C) Trois clubs en cinq ans, sans jamais être rappelé par Rennes, cela commençait à me tourmenter.
Vous poursuivez votre brillante carrière à Tunis, au Club Africain : arrivé en janvier 2014, alors que le club est en tête du championnat, vous êtes licencié en février et le laissez à la troisième place, à neuf points du nouveau leader. Vous déclarez pourtant à des journalistes tunisiens avoir fait “un bon travail” et mis en place “un bon football”. Le pensez-vous toujours ?
A) Evidemment ! Deux victoires en sept matchs avec un effectif comprenant Matt Moussilou, c’est respectable.
B) Bien sûr que non. Mais ce que je ne pouvais pas dire devant les journalistes tunisiens est que j’avais peur de travailler dans leur pays. Vous savez, les révoltes, l’instauration de la démocratie, la Libye comme voisin, ce n’est pas trop mon truc… Je suis plutôt pantoufles/vacances dans le Limousin.
C) Je ne m’en souviens plus. A vrai dire, je ne sais même plus pourquoi j’ai accepté ce poste. On a dû me proposer un contrat, et je ne sais pas dire non à ce genre de propositions.
Et nous voilà donc de retour à Caen, après ces multiples ratages. Laissons les mots de la fin à Patrice Garande : “Xavier Gravelaine, Alain Caveglia, et moi, on lui a tendu la main et là, il se comporte comme ça. Ce n’est pas bien. Avec Chauvin, on n’a pas les mêmes valeurs, il me l’a bien démontré.” Une réaction ?
A) Mais qui connaît Monsieur Garande ?
B) Je lui ai envoyé de nombreux SMS pour m’excuser. J’espère qu’il comprendra.
C) Je suis de retour chez moi, c’est bien là l’essentiel.
Résultat du Landryquiz
Une majorité de A, vous voilà Landry-L’Imbu : l’échec et la trahison sont vos plus fidèles compagnons mais attention, vous n’êtes responsable de rien. L’enfer, c’est les autres.
Une majorité de B, vous voilà Landry-Le-Pleutre : vous n’êtes pas un mauvais bougre. Juste une pâte bien molle.
Une majorité de C, vous voilà Landry-La-Villaine : l’instabilité prédomine chez vous mais vous finissez toujours par rentrer à la maison. Rennaise, en l’occurrence.