Grâce à sa troisième place actuelle en championnat, Caen va pouvoir jouer la plus belle des compétitions : la Ligue des Champions, rien que ça! En fait, non. Plus sérieusement, la France va malgré tout pouvoir dès cette semaine compter sur une septième équipe engagée sur la scène européenne, et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit du Stade Malherbe.
Les Normands profitent par ricochet de la décision prise par l’UEFA hier soir d’exclure de toute compétition européenne pour une durée de 3 ans le club roumain de l’Astra Giurgiu pour non-respect des règles du fair-play financier. Son adversaire au tour précédent de la Ligue Europa, West Ham, aurait dû bénéficier d’un repêchage, mais paye a posteriori d’avoir aligné une équipe réserve au match retour, ce que ne pardonne pas l’instance européenne à un club pourtant qualifié grâce à… son fair-play.
Les Caennais ont donc reçu ce matin par fax une invitation à prendre part aux joutes européennes dès jeudi soir à l’occasion des barrages de la C3 « en sa qualité de second au classement européen du fair-play et en raison de son incroyable seconde partie de saison malgré les circonstances très défavorables ». Très surpris, un haut dirigeant du football français a tenu à témoigner sous pseudonyme : « West Ham méritait plus », pestait Al-Abel Moustache. « Cela va encore nécessiter des aménagements de calendrier alors que j’ai golf le mardi. »
Du côté du club bas-normand, on est encore sous le choc : « Le transfert de Kanté va donc remplir les caisses de Ryanair. Moi j’aimerais bien vous assurer qu’on va être bidon, se rétamer comme tout bon club français et poursuivre normalement la saison, mais on est le leader mondial de la poutre alors, bien qu’officiellement nous n’ayons pas encore accepté la proposition, ça va envoyer du bois! » On peut donc imaginer que ce sera très rapidement chose faite, d’autant que Caen recevra à l’aller.
En outre, malgré le délai très court et les conséquences imprévues sur la gestion par le club des différentes compétitions, Malherbe connaît également son adversaire : le Real Saragosse. Le club espagnol avait éliminé les rouge et bleu dès le premier tour de leur seule campagne européenne en 1992 et nul doute que ni les supporters, ni le directeur général du club, Xavier Gravelaine, alors sur le terrain, ne vont laisser passer l’opportunité d’une revanche : « Il est vrai que nous n’avons pas encore accepté » indique Rémy Taumane, l’intendant du club. « Mais l’affiche serait si belle, on ne peut vraiment pas refuser. Qui sait, on pourrait peut-être même jouer à Venoix? »
Le secret ne saurait être plus longtemps gardé puisque nous avons pu, en exclusivité, nous procurer un billet.
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