They Are Malherbe s’intéresse aujourd’hui à celui qui est devenu légende au Stade Malherbe Caen, Nicolas Seube « ce Héros » s’est prêté au jeu de l’interview .
Sais-tu combien de matchs tu as disputé avec Malherbe ?
Je le sais mais pas hyper précisément (rire). Je dirais entre 480 et 500.
Si je te dis que tu as disputé 41922 minutes sous les couleurs malherbistes, soit l’équivalent d’un match de foot de plus d’un mois, tu en dis quoi ?
(Rire) J’en dis que ça fait beaucoup mais que je n’avais jamais vu ça comme cela !
C’est une grande fierté pour toi, j’imagine ?
Absolument, j’en suis très fier ! Surtout que c’est quelque chose qui n’est pas forcément envisageable au début d’une carrière. Mais, au fur et à mesure, de rencontres en rencontres, avec les bonnes personnes et de l’abnégation, on arrive à durer. Et puis, d’année en année il s’est créé des liens forts avec le club, les gens qui le constituent et évidemment les supporters.
Sur le plan sportif, quel est pour toi ton rôle sur le terrain ?
En tant que milieu récupérateur, je me dois de libérer le milieu de terrain. Récupérer un maximum de ballons et surtout faciliter les relances !
En tant que capitaine, comment te décrirais-tu dans les vestiaires ou plus largement dans la vie du groupe ?
En fait je fais partie des 4 qui « encadrent » le vestiaire. Il y a Rémy Vercoutre, Alaeddine Yahia et Julien Féret. Tous, par notre expérience et notre vécu, on peut donner des conseils et aider le groupe à bien vivre. Rémy notamment, par son expérience d’un grand club comme l’OL, a beaucoup de choses à transmettre.
Tu es très discret dans les médias, est-ce un choix de ta part ?
Je suis assez discret sans l’être pour autant : on me voit pas mal dans la presse locale quand même. Après, je fais attention et oui c’est aussi un choix. Ce n’est pas demain qu’on me verra faire un truc à la « Aurier » (rire). Je sais d’où je viens et je reste comme je suis, quelqu’un de simple donc dans les médias je reste comme je suis dans la vie.
Pourquoi n’as-tu jamais pris d’agent ?
Eh bien en fait j’en ai eu (rire) mais pas longtemps ! C’était au tout début de ma carrière à Caen, mais j’ai vite compris que ça ne me servirait à rien : un agent c’est utile pour quitter un club, pas pour y rester. Et puis je crois que je n’aime pas avoir de filtre dans ma carrière, j’ai besoin d’être en contact direct avec les gens, que je sois bon ou mauvais je veux qu’on me le dise directement.
Le football moderne, les agents, les transferts, les médias…qu’est-ce que tu penses de tout cela ?
(Hésite) C’est compliqué, il y a beaucoup d’argent, sûrement trop c’est clair, mais il y a aussi des bons côtés. Un club comme Caen n’existerait pas sans les droits TV… En tout cas pas à ce niveau, c’est pour cela qu’il ne faut pas cracher dans la soupe non plus.
Il y a aussi la surmédiatisation du football qui pose problème, aujourd’hui tout va tellement vite que la moindre chose prend une très grande ampleur. Je trouve que les jeunes du monde du football ne sont pas assez préparés à ce monde-là, aujourd’hui tout doit être pesé et réfléchi. D’où l’importance de l’éducation dans la formation des jeunes footballeurs, il y a des valeurs qui ont autant d’importance dans le cursus d’un sportif professionnel que la technique ou la tactique.
Ton meilleur souvenir sous le maillot Caennais ?
(Sans hésiter) La finale de Coupe de la Ligue, c’était un moment à part, même si avec le recul j’aurais aimé la jouer plus tard. On n’était pas prêt, on jouait le maintien et on était simplement content d’être là. Avec une équipe trop jeune, il était difficile de sortir un résultat.
Ton pire souvenir ?
Toutes les descentes… À chaque fois c’est un déchirement, surtout qu’on a toujours joué jusqu’au bout et cela s’est souvent fini dans les deux dernières journées.
Es-tu conscient de ton statut d’idole ? Tu es quand même « ce Héros » !
(Rire) Je suis conscient d’avoir un statut à part…mais « idole », c’est très exagéré ! Souvent, on me chambre en me disant qu’on va me construire une statue mais je n’en veux pas ! Les statues, c’est bon pour Napoléon ou Jeanne d’Arc ! En fait, je suis surtout hyper heureux d’avoir vécu tout ça dans un club si cher à mon cœur. Pour la statue, gardez vos sous ça vous fera des économies (rire).
Qui est le Héros de Nicolas Seube ?
C’est une héroïne, c’est ma femme et au sens plus large ma petite famille. Ce sont eux qui m’ont aidé à faire toute ma carrière. Sans un bon équilibre personnel on n’avance pas dans le monde professionnel, je ne les remercierai jamais assez.
As-tu déjà failli quitter Malherbe ? Si oui pour aller où ?
Oui j’ai failli partir. C’était à l’issue de la saison 2008-2009, juste après la relégation. Le club a eu des contacts de la part de Sochaux et Nice. Au final, cela ne s’est pas fait et je ne le regrette absolument pas.
Une fois que tu auras raccroché les crampons (aux alentours de 2036), que veux-tu faire après ta carrière de joueur ? Formateur ? Coach ? Ou d’autres projets ?
(Rire) 2036 ça fait loin quand même ! En fait, je pense arrêter en juin 2017 à l’issue de mon contrat, mais bon… Je dis ça tous les ans depuis 3 ans ! Surtout, je souhaite rester au club et continuer à y travailler : en tant que formateur, dans la communication ou dans l’éducatif… Beaucoup de domaines m’intéressent.
En 15 ans au club, de qui es-tu resté le plus proche ?
Je suis resté proche de pas mal de gars de ma génération, celle de 2003-2004 qui a fait remonter le club, comme Titi Deroin, Seb Mazure, Gregory Leca et Greg Proment. On se connait tous depuis longtemps et ce sont des amis.
Un petit mot pour WAM…et aussi pour la Caencaneuse, ça lui fera tellement plaisir !
Pour WAM je vous dirais simplement de continuer à faire ce que vous faites, continuez à ne pas vous prendre pour ce que vous n’êtes pas (rire) ! Perso je ne suis pas très réseaux sociaux mais votre site internet me fait beaucoup rire, ça fait du bien. Pour la Caencaneuse je suis vraiment désolé, il aurait fallu qu’elle me rencontre plus tôt, mais bon…elle restera ma femme virtuelle (rire) !