Votre attention les enfants ! C’est l’heure du conte ! Venez tous vous asseoir autour de moi. Allez, on resserre les rangs, voilà, y’aura de la place pour tout le monde. Alors, aujourd’hui, la Caencaneuse est venue pour vous raconter une histoire incroyable… Une histoire que même Vincent Labrune et Jean-Michel Aulas, pourtant très clairvoyants, n’auraient jamais cru voir de leur vivant… C’est la fantastique histoire du petit bonhomme qui poutra la Premier League.
Ce petit bonhomme a un destin extraordinaire. Tout petit, il se prend de passion pour son compagnon le ballon. Il l’attire et le ramène à lui comme personne, ils sont inséparables. Alors, ce petit bonhomme prénommé N’Golo commence à jouer près de chez lui, à Suresnes. Le monde du football est sans pitié et ne lui accorde alors pas la chance qu’il mérite… Qu’à cela ne tienne, petit bonhomme est le plus vaillant de tous, de loin. Sa modestie n’a d’égal que son goût du travail et la largeur de son sourire.
A 19 ans, à l’heure où d’autres choisissent la couleur de la Ferrari qu’ils casseront bientôt, N’Golo s’en va jouer amateur à Boulogne-sur-Mer. Petit bonhomme n’a peur de rien, même pas du Nord-Pas-de-Calais. Comme il est doué et commence à faire des étincelles, les bonnes fées malherbistes se penchent sur son berceau. Alors, N’Golo sur les flots redescend la Manche et vient accoster sur les rives normandes. Ni la Ligue 2, pas encore Dominos Pizza, ni la Ligue 1 ne font perdre ses moyens au petit bonhomme.
On raconte encore dans la ville de Guillaume que le conquérant se promenait alors en trottinette, sac à dos sur l’épaule. On chantait alors « N’golo Kanté N’Golo Kanté, ohé ohé », et il s’acheta une Mégane. L’ascension fulgurante.
Le temps de quitter ses bonnes fées vint malheureusement trop vite. Le destin lui fit alors à nouveau traverser la Manche. Il s’acheta alors une Mini. Mini comme son gabarit, mini comme le flair des clubs français à son sujet, mini comme l’offre marseillaise, mini comme le temps qu’il lui faudra pour s’adapter à son nouveau club.
Alors la consécration vint, au pays d’Harry Potter, sa magie opéra. Petit bonhomme gagna en envergure chaque semaine, à l’ombre de Claudio Ranieri. La graine était plantée et Leicester grandit grandit grandit… jusque tout en haut du ciel de la Premier League. N’Golo n’eut plus qu’à se baisser pour ramasser le trophée. Et l’on raconte qu’il n’en tira pas de gloire, non. « Tranquille tranquille ». La fierté la plus grande fut bien celle de ses admirateurs. Lui, il reprit sa trottinette, cette fois direction le toit de l’Europe.