J’attendais patiemment la présentation du beau maillot domicile pour vous faire mon petit point mode annuel sur nos nouvelles tuniques. J’ai attendu, j’ai attendu, et le beau maillot n’est jamais venu. Aïe, aïe, aïe, aïe. Il en fallait au moins une qui n’aime pas. Ce sera moi.
Le maillot domicile :
Bon, alors on nous avait expliqué que c’était fini avec Nike pour revenir à de l’authentique et du sur-mesure. Bah des fois, vaut mieux garder les standards des grands équipementiers plutôt que de se retrouver dans un bourbier comme ça. Par où commencer ? Les rayures. Vous vouliez de la rayure ? Vous êtes servis. Criarde, dans des nuances de rouge et de bleu qui vous rendraient épileptique en moins de deux, et pour couronner le tout, elles sont mal placées (oui c’est technique), en gros même Damien Da Silva a l’air gringalet dedans. C’est pas comme ça qu’on va impressionner l’adversaire. On vous remet même un coup de bicolore sur le bas de la manche pour être sûr que vous avez saisi le message « authentique-épileptique ».
Après ça, on parle de la matière cheap au possible ? Nan, n’en parlons pas, c’est plus raisonnable. Beaucoup plus raisonnable que le prix de 79 euros. Mention spéciale pour nos amis concepteurs qui se sont sentis l’âme de créateurs avant-gardistes en nous inventant une espèce de double couture sur l’emmanchure qui fait l’épaule tombante, une technique novatrice à laquelle personne n’a d’ailleurs osé donner de nom. Les experts de la mode se penchent également sur le col du maillot, un col qui n’a pas su choisir s’il voulait exister ou non, plus ridicule qu’un col Claudine, premier gros défi de la saison relevé pour le SMC.
Et mention spéciale au magnifique flocage « Campagne de France » détouré comme en 1992. Nan, mais tant qu’à faire, écrivez-nous direct « bouseux » sur le front, on gagnera du temps et de la place sur le maillot.
Le short et les chaussettes en rajoutent encore un peu plus dans le style arlequin bi-goût, c’est fantastique. Le look final est tellement bas de gamme qu’on peut, au mieux, passer pour un promu surprise qui n’aurait pas eu le temps de trouver un vrai sponsor à la dernière minute, ou au pire pour une équipe de DH qui compte un styliste raté dans ses rangs.
Note finale : 1/10. Quand j’ai dit à mon père « regarde on dirait un faux maillot acheté sur le marché », il m’a répondu « ah non y’en a des mieux que ça sur le marché ». Voilà, papa a tout dit.
Le maillot extérieur :
Bon. De prime abord, comme ça, hors contexte, j’aurais tendance à dire « OK, ça passe le contrôle technique ». Un ensemble noir qui fait le job avec une diagonale en surbrillance qui le rend moins passe-partout. Pourquoi pas. Petit problème : on nous a donc expliqué que nous quittions Nike pour Umbro dans le but de pouvoir faire des maillots plus personnalisés. Donc, s’il s’avérait que ce maillot était le même que plusieurs autres équipes, dont Lens la saison précédente, ça voudrait pas dire qu’on se moque un chouïa de nous ? Surtout, faudrait pas que ça nous porte la poisse en nous refilant un destin à la Gervais Martel.
Note finale : 5/10. Passable, mais avertissement pour le foutage de gueule.
Le « third » :
Même principe que le maillot extérieur, diagonales avec une nuance proche pour effet de surbrillance. On l’avait en noir, faisons-le en blanc. « Mais y’a pas trop de nuance de blanc Gérard, alors qu’est-ce qu’on fait pour leur diagonale ? » – « Colle leur la couleur lait caillé ça leur rappellera leurs crèmeries » – « Ah ah, c’que t’es marrant Gérard ! »
Sauf que Gérard l’a vraiment fait.
Note finale : 1/10. Juste pour pas lui mettre une plus mauvaise note que le maillot à domicile. Pas de jaloux. Mention spéciale à l’intendant du club qui va désespérément essayer de mettre du détachant sur les rayures sales.