Au lendemain du départ d’Ivan Santini, deuxième meilleur buteur de l’histoire du club, Casimir Ninga est la toute dernière recrue du Stade Malherbe. Arrivé en provenance de Montpellier, l’international tchadien (18 sélections, 5 buts) va tenter de rebondir en Normandie lui qui n’a plus réalisé un match référence depuis octobre 2016 et un doublé… face à Malherbe.
Deux jours plus tard, il se blessait gravement au genou à l’entrainement lors d’un choc avec Kylian Sanson, le rendant indisponible durant un peu plus de dix mois.
Plein de promesses après une première saison et demie héraultaise réussie (12 buts, 6 passes décisives en 37 apparitions), Casimir Ninga n’a pas réussi à retrouver pleinement ses moyens la saison dernière. Au sein d’un effectif performant et fourni offensivement (Sio, Mbenza, Ikoné, Camara…), il n’aura eu que des miettes et des bouts de matchs à se mettre sous la dent pour reprendre confiance : 29 apparitions, 13 titularisations pour 44 minutes par match en moyenne et un petit but.
Réputé pour sa vélocité et ses dribbles, l’attaquant montpelliérain a traversé la saison dernière tel un zombie sur un terrain de foot. Méconnaissable, ses stats illustrent ce déclin : 1,1 dribble réussi par 90’ pour 2,9 tentés contre 2,1 pour 3,9 lors de sa première et unique saison pleine, moins de passes, moins de tirs cadrés, plus de contrôles ratés… Casimir Ninga ne se crée plus autant de situations de marquer : 0,19 expected goals contre 0,25 par 90’ et il a moins converti ces dernières : une sous performance de 1,61 buts la saison passée contre une surperformance lors de ses deux premières saisons de 1,78 et 1,82 buts marqués. La fusée tchadienne de 25 ans ne décolle plus.
Le choix du staff malherbiste n’est pourtant pas irrationnel car Casimir Ninga a un profil qui a clairement manqué la saison passée. C’est un dévoreur d’espace, capable d’évoluer sur le côté et surtout, il sait se montrer dangereux et décisif par ses provocations et ses courses folles. Pour rappel, le SMC était l’équipe qui dribblait le moins de ligue 1.
Yes, Malherbe tient son joueur de profondeur. Majeed Waris, c’est de l’histoire ancienne.
La shoting map clusterisée de Ninga :
On le voit, Casimir Ninga frappe beaucoup lorsqu’il est côté gauche et peu côté droit. Droitier, il aime se positionner côté gauche et prendre l’espace en réalisant des courses vers l’intérieur que ce soit sans ou avec le ballon. En faux pied il se trouve en position préférentielle soit pour armer et tenter de trouver les filets adverses avec son pied droit : 74 frappes sur 96 depuis ses débuts. Il sait également trouver les bons angles de passes : 7 passes décisives.
Sa carte de chaleur lors de sa première saison illustre ses zones préférentielles et notamment le couloir gauche :
A l’époque, l’entraîneur s’appelait Frédéric Hantz et les systèmes utilisés permettaient à Casimir d’utiliser toute la largeur du terrain. Tandis que cette saison, au sein d’un dispositif Der Zakariesque en 1-3-4-1-2 et d’un plan de jeu a, on a moins vu ses facultés à interpréter l’espace comme auparavant.
Mais la tactique n’explique pas tout. On le sait trop, un joueur blessé au ligament croisé antérieur du genou peut tarder à recouvrir totalement ses aptitudes. J’ignore si c’est le cas pour Casimir mais en cas de greffe de tendon, le ligament met un certain temps à devenir aussi solide que le ligament d’origine. Le processus de ligamentisation peut durer jusqu’à 3 ans. Les cas de méforme de joueurs professionnels ne manquent pas après une telle blessure : Falcao, Fékir, Pepe, Lucho par exemple.
La bonne nouvelle, c’est que tous ces joueurs ont su rebondir après une période plus ou moins longue de vache maigre. Casimir Ninga peut être de ceux là. On l’espère tous, lui qui a fait ses débuts dans le club tchadien du FC Renaissance. Un signe, c’est certain.
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