Après la défaite contre le Montpellier HSC , Remy Verpoutre s’est adressé au coach du Stade Malherbe. Dans une lettre poignante, à mi-chemin entre Montesquieu, Anne Franck et Tex, il va passer en revue le paysage footbalistique Caennais… ou ce qu’il en reste.
Cher Fabien,
Je t’écris depuis mon canapé, Bein sport est en sourdine dans mon salon, et je m’interroge. Le soleil de janvier est bas dans le ciel de La Mosson, et le stade Malherbe est mené 1-0 après le but des Montpelliérains, mais c’était sans compter sur le légendaire esprit de révolte des Normands.
Le centre mi-hauteur est puissant, Alex Djiku surgit et d’une passe astucieuse met Paul Baysse sur orbite. En un éclair, l’esthète chevelu ne rate pas l’occasion. Tel un renard des surfaces il arme une reprise puissante du tibia qui vient crucifier Brice Samba. Le stade explose.
Bref… on est encore passé pour des chèvres. Après une mi-temps correcte, 20 minutes plutôt maîtrisées, presque séduisantes, et 25 minutes solides ou les Caennais ont plus que résisté à leur adversaire du jour, il aura suffi de 10 minutes pour voir notre mental en biscotte faire basculer la rencontre. Un but dans le jeu, puis l’éclair de génie de Paul… le reste ne fut que Samba show ! Brice solide qui nous permet de repartir avec un 2-0 quasi-correct, en lieu et place d’une belle valise tellement l’équipe a été dépassée en deuxième période.
L’impuissance de l’animation offensive Caennaise est criante, il faut remonter à avril 1945 pour retrouver une telle impuissance offensive, mais bon c’était en Allemagne et le contexte n’était pas le même tu vas me dire !
En pointe le pauvre Enzo Crivelli court… mais ne touche pas un ballon, il se débat dans le vide. Et pourtant dans un bilan strictement comptable il réalise la deuxième meilleure saison de sa carrière puisqu’il est à 4 buts… (Autant qu’Alaedine Yahia en 2012/2013). Yacine Bammou est lui dans la moyenne de ses saisons précédentes puisqu’à 2 buts à mi-parcours, il peut espérer rejoindre l’apache avec ses 4 réalisations avant la fin de saison… pfffiouu je vais arrêter là car je sais je t’envoie du rêve et je ne vais pas m’attarder sur Ninga, Tchokounté ou Beauvue, notre armada offensive est un peu au réalisme ce que Thomas Pesquet est à la spéléologie… son contraire ! On pourrait avoir des raisons d’espérer si le problème ne venait que du réalisme, mais comment transformer des occasions que l’on n’a pas ?
Ça Fabien c’est certainement l’interrogation majeure qui doit animer ton année 2019 ! Depuis le mois d’août on ne se crée pas d’occasions. Mais quelle est la solution ? Je ne l’ai pas. Mais on devrait pouvoir tenter non ? Mettre 2 ou 3 attaquants ? Mettre une ligne de 3 bourrins au milieu, Fajr en 10 et 2 pointes ? Peu importe, à ce niveau de jeu produit, le spectacle n’est plus une priorité, ce qu’il nous faut c’est des points. Des points Fabien.
Je lève mes yeux de cette lettre, ma télévision est toujours allumée et je continue de m’interroger. Le Stade Malherbe garde la tête hors de l’eau car au championnat de la médiocrité nous ne sommes pas seuls, mais quitte à tomber on pourrait le faire avec un peu de fierté. Quitte à tomber je préférerais que ce soit en ayant essayé.
Bon courage pour la suite Fabien, loin de moi l’idée de t’attribuer la responsabilité de la situation actuelle, je m’adresse à toi en tant que capitaine d’un navire bien mal en point.
PS : Déjà vous avez arrêté les corners à deux, vous voyez que vous êtes capable de progresser.