Le recrutement, cette saison, fut long à se dessiner, un peu comme le sont à la détente vos dévoués serviteurs de WAM pour publier leurs articles sur le mercato… M’enfin bon, comme le disait feu Raymond Poulidor #hommage #éternelcecon : vieux cycliste motard que jamais ! Alors, certes, vous vous imaginez peut-être déjà bien connaître Steeve Yago à travers ses matches en rouge et bleu sur les terrains Domino’s Pizza. Mais de sa vie, de son passé, de l’homme qu’il est, de sa sensibilité, de la couleur de son caleçon, qu’en savez-vous ? Pas grand chose, avouez-le. Alors, lisez ce portrait sans concession de l’ex-grand espoir du TFC dont nous espérons tous qu’il ne sera pas aussi l’ex-grand espoir du SMC…
« En rouge et bleu, je figerai ma peur. »
Nom : Yago
Prénom : Steeve
Poste : Défenseur central, latéral droit
Surnom : L’Slave
Le drapeau d’Yago L’Slave
POINTS FORTS
Il paraît que niveau vitesse en magasin, Yago s’porte bien : quoi de plus logique pour un Burkinabè, pays dont les joueurs de l’équipe nationale ont pour surnom… les Étalons ! (Prière de vous abstenir de toute blague salace ayant trait à la couleur de peau. Jean-Baptiste, si tu nous écoutes !) J’ai donc un peu envie de dire « vos gueules les mouettes » à ceux qui prétendraient que Yago est lent.
Puisqu’on parle de chevaux, justement, le zig est pas du genre à se laisser marcher sur les talons et on peut trouver ça beau. Illustration : septembre 2016, lors du désormais fameux Burkina / Botswana, Steeve « Yoka » Yago balance une torgnole dans la tronche de Lebogang Ditsele. Point négatif : il prend un rouge direct. Point positif : il sait se faire respecter !
Un de ses coéquipiers : « Steeve, il bouillait ! »
Ceci dit, malgré ce coup de sang, le mec est plutôt zen, hein. Normal, son nom est une anagramme de « yoga ». Un seul carton rouge en sept saisons pro, c’est remarquable pour un défenseur. Bon, c’est vrai qu’en 2013 lors d’un VA / Toulouse, c’est son coéquipier Spajic qui se fait exclure à sa place, mais ceci dit, Yago signale quand même à l’arbitre qu’il est le fautif. Zen, et fair-play… mais c’est pas tout !
Le gars, en plus, est cultivé ! When he arrived in Normandy, Steeve he wondered : « Iago, c’est un personnage de Shakespeare, dans Othello, n’était-il donc pas naturel pour moi d’atterrir à Malherbe ? »
Pour finir sur les points forts : 26 ans, 123 matches en Ligue 1 avec Toulouse, 2 participations à la Coupe d’Afrique des Nations, 44 sélections en équipe nationale auprès de joueurs de la trempe de Jonathan Pitroipa, Yacouba Coulibaly ou Préjuce Nakoulma, et y en a encore pour dire que Malherbe manque de joueurs d’expérience ?
Les étalons avant de lâcher les chevaux
POINT FAIBLES
Si on jette un œil rapide sur les stats que nous livre un site aussi pointu en matière de foot que Wikipedia, on s’aperçoit que Yago n’a jamais marqué le moindre but chez les pros. Erreur ! Parce que si on jette l’autre œil en prenant plus de temps : il a mis deux pions contre son camp à Rennes en août 2015 et à Strasbourg en mars 2018. Avec Steeve, y a goal, mais CSC…
Yago ne craint ni Zlatan ni Ménez : selon ses propres dires, le seul qui l’impressionne est un redoutable attaquant passé par Hull City, le Stade de Reims et le SC Charleroi , j’ai nommé Kamel Ghilas… Ça en dit long sur son sens des réalités. Dans ses déclarations, quelle que soit la saison, parfois Steeve erre.
« Même pas peur des zlatanquants adverses »
Enfin, le mec a joué la saison dernière dans le-club-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom. Bon il a eu la correction de n’y faire que 13 apparitions, mais quand même, difficile de passer sous silence cette abomination.
Coupable !
Iago, c’est le nom de l’ara déconneur rouge, ami d’Aladdin… et en verlan, ça donne Goya, comme Chantal (chanteuse qui n’a plus la cote pas encore tout à fait décédée) ou Francisco (peintre tout à fait décédé qui a encore la cote). Et puis pour faire des jeux de mots, c’est tout pourri. Il est même pas docteur Steeve Yago. Bref, ça vend pas du rêve, quoi.
Potentiel d’adulation : 5/10
Peut-on vraiment parler de potentiel d’adulation pour un ancien remplaçant du HAC qui met des CSC, qui pense que Ghilas est meilleur qu’Ibrahimovic, et dont le nom en verlan est Goya (comme Chantal). Disons-le tout net : non ! Et pourtant, le gars a son nom dans une chanson de WHAM (Wake me up before yago), est réputé pour mouiller le maillot, en impose en défense… et il se murmure dans l’Illinois que c’est un type chic yago. Enfin pour être performant, Steeve aura besoin de se sentir soutenu : comme on dit au Chili, il faut que le public l’aime et qu’il le sente Yago !