Depuis nos premières invasions, nous les Vikings avons toujours fait preuve d’un sens aigu de la psychologie. Une semaine après la descente de Malherbe en Ligue 2 je vous invite à participer à une thérapie collective qui vous permettra de faire le deuil de notre place parmi l’élite.
Le Docteur Elisabeth Kübker-Ross a identifié dans ses travaux cinq étapes dans le processus d’un deuil. Comme tout bon supporter de Malherbe vous vivez certainement l’une de ces phases. Asseyez-vous en cercle autour de moi, respirez profondément et partageons ensemble ce que nous ressentons.
La première étape est celle du choc, ou du déni. Elle survient immédiatement après l’annonce de la mauvaise nouvelle et se traduit par le refus de croire en cette réalité nouvelle. Les sentiments paraissent absents et cette phase peut être courte mais intense. Dans le cas qui nous intéresse vous avez probablement vécu cette phase dans les minutes qui ont suivi le coup de sifflet final du match Valenciennes-Caen. Voici quelques pensées qui font que vous avez été ou que vous êtes encore dans le déni :
« Ajaccio a perdu sur quel score à Toulouse ? »
« Bastia ne pourra pas jouer en Ligue 1 avec son stade pourri. La 18ème place c’est celle des malins. »
« Que sont devenus Fortin et Dumas depuis le temps ?. »
S’en suit l’étape de la colère, à laquelle se mêlent des sentiments de frustration, d’injustice et d’incompréhension. La perte est vécue comme une trahison et un abandon. Généralement vous avez connu cette étape assez rapidement le dimanche soir ou de manière plus probable le lundi matin en discutant avec vos collègues de bureau autour d’un café ou d’un potage à la tomate. Si ces phrases sont encore vôtres nul doute que vous êtes encore encore en colère :
« Le pire c’est que Pierre Ménès va nous faire la blague de l’équipe qui devrait se faire sponsoriser par Otis. »
« Combien on le paye Frau ? Combien ??? »
« Fortin, Dumas, démission ! »
La phase de marchandage ou de négociation arrive ensuite. C’est le moment où l’on essaie d’imaginer ce qu’on pourrait faire pour revenir en arrière et où l’on s’interroge aussi sur sur sa propre culpabilité. Pendant cette période, le supporter projette mentalement les différents scénarios qui auraient pu empêcher l’issue fatale.
« Et si j’avais fait le déplacement à Valenciennes, peut-être que j’aurais pu lâcher mon cornet de frites et crier à Thomas Heurtaux d’appuyer un peu plus sa passe en retrait pour éviter le deuxième but ? »
« On a perdu 11 points cette saison dans les arrêts de jeu ! Sans ce mental en carton on pouvait jouer l’Intertoto. »
« Si Fortin avait remplacé Dumas par Brouard pour booster l’équipe dans la dernière ligne droite, tout ça ne serait jamais arrivé. »
La quatrième étape du processus est la dépression. C’est une phase qui peut être importante dans sa longueur et son intensité. Elle sa caractérise par des sentiments de tristesse pouvant aller jusqu’à la détresse. C’est une phase qui épousera chez le supporter rouge et bleu le long temps de l’intersaison.
« Sur le site officiel il y a la photo de Jean Calvé qui a signé trois ans. »
« Bientôt c’est le Trophée des Normands face au Havre.»
« Fortin vient de confirmer Dumas .»
Enfin survient la phase de l’acceptation. La personne a accepté la réalité du deuil, l’a comprise et acceptée. La tristesse est encore parfois présente, mais la personne reprend confiance en elle et en l’avenir. Elle peut même se sentir renforcée par l’épreuve vécue. Chez le supporter cette phase peut coïncider avec la reprise du championnat ou mieux les premières victoires en Ligue 2.
« Finalement Sorbon-Leca en Ligue 2 ça tient bien la route. »
« Chérie, ça fait longtemps qu’on n’est pas allé à Châteauroux. »
« Au moins Fortin et Dumas connaissent bien la Ligue2. »
Toutes ces phases ne s’enchaînent pas de manière systématique, des allers-retours sont possibles entre elles, et certaines n’ont pas lieu : dans la situation qui nous intéresse il est parfaitement permis, voire même hautement recommandé de ne pas aller jusqu’à l’acceptation.
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