Suite à la publication de notre article parodique « La véritable histoire du HAC », une poignée de supporters havrais quelques peu tendus nous ont indiqué n’avoir apprécié que modérément notre humour sans limite. Avec la complicité de la « presse » locale, il parait même qu’il fasse « polémique » de l’autre côté du Pont de Normandie. Vous aurez compris que du coté de la Seine-Maritime, on monte vite sur ses grands chevals. Comme nous sommes beaux-joueurs, nous publions en tant que droit de réponse un texte soumis par un (vrai) supporter havrais, un poil sur les nerfs, qui souhaite à son tour revisiter l’histoire de Caen et de Malherbe en quelques dates. Mais après-tout, l’humour appartient à tout le monde, et chez WAM, on sait partager.
Ier au IIIème siècle : Comme notre Normandie est belle – même avant que Le Havre existe – quelques hommes préhistoriques décidèrent de s’installer sur les bords de l’Odon et commencèrent à former un village, autour de l’Abbaye aux Hommes, car de femme il n’y avait pas, étant donné le goût prononcé des locaux pour l’homosexualité. Caen était né.
Faisons l’impasse sur presque deux millénaires, puisqu’à l’exception de son extension géographique – les cas-sociaux en attirant d’autres – ni Caen ni les Caennais n’ont, dans le fond, vraiment changé depuis la préhistoire.
1913 : C’est l’année où les Caennais ont appris à taper dans un ballon, alors qu’Anglais, Havrais, Parisiens, et même, Rouennais – pourtant restés bloqués au Jurassique – avaient appris à tâter le cuir, et certainement pas que à l’Abbaye des Hommes, c’était avant tout une affaire de vestiaires. Peut être même avant la pratique du football, d’où la fameuse section secrète.
1943 : Le Vel’ d’Hiv’ se déroule finalement à Caen, effectivement sur l’ordre du Maréchal Pétain. Mais pour épargner la ville, déjà montrée du doigt pour sa tendance à la collaboration, les politiques de l’époque décident de faire croire à un « Vélodrome d’Hiver » ayant eu lieu à Paris, alors qu’il s’agissait en fait du stade de Venoix, à Caen, en plein été. Le climat y étant le même toute l’année, les Français ont mordu.
1944 : Caen étant de toute façon vouée à l’échec, les Britanniques n’ont pas eu le cœur à la bombarder autant que Le Havre. Pendant ce temps-là, et encore aujourd’hui, les Caennais croient dur comme fer qu’ils ont été bombardés par des Allemands.
1993 : De peur qu’une nouvelle catastrophe – sportive cette fois – surgisse dans le stade vélodrome de Venoix, les Caennais font construire un nouveau stade, qui abritera des scènes plus tristes encore qu’un Vel’ d’Hiv’. C’est par peur d’être déportés que, trois ans plus tard, tous les clubs de Ligue 2 déclarent forfait à Caen et leur permettent de finir premier de Ligue 2.
1995 : L’inauguration du pont de Normandie permet au club de se maintenir à flot en recrutant des réservistes havrais, las d’avoir à recruter des paysans meilleurs en fauchage qu’en dribble.
2011 : Les Caennais découvrent la langue anglaise, ainsi le syndicat paysan « Esprit Malherbe » devient un collectif nommé « We Are Malherbe ».
2014 : Malgré les appels au secours de supporters, toujours bouche bée devant le parcage des adversaires, personne ne souhaite reprendre le Stade Malherbe de Caen, condamné à vivre de sponsors peu généreux, telles que des enseignes de jardineries, engins agricoles et saucissons artisanaux.
2015 : Face aux pressions constantes du reste du pays, la France accepte de donner son indépendance à la ville de Caen, afin de ne plus gaspiller l’argent public dans de vaines tentatives de redressement économique. Le club de football de Caen semble désormais vivre ses dernières heures en Ligue 1 puisqu’il est en est réduit à recruter des joueurs chez ses plus fervents supporters, tels Michel Drucker et Daniel Mangeas.
Kevin P.