Vous la connaissez tous, elle a inspiré des générations de supportrices malherbistes. Elle maîtrisait sa monture et le salut miss France comme personne. On ne l’a pas oubliée depuis 2005 et son dernier tour de stade. Je parle évidemment de la laitière, la fameuse mascotte à échelle humaine qui s’est illustrée à D’Ornano deux saisons durant. La Caencaneuse a interviewé pour vous Alice, c’est son petit nom, qui nous donne des nouvelles de l’âne. Jingle Nostalgie.
– Chère Alice, première question tout à fait désintéressée, comment devient-on la laitière ? Comment cette aventure a démarré ?
Le sponsor maillot de l’époque, Isigny Sainte-Mère,voulait marquer le coup pour les 90 ans du club. Cette expérience avait déjà été tentée lorsque Isigny Sainte-Mère était devenu sponsor officiel pour la première fois… Comme la réaction des gens avait été plus que positive, ils ont voulu remettre cette animation en place. Travaillant là-bas, mon parrain a tout de suite proposé mon nom, sachant que j’adore le foot et Malherbe. J’ai fait un essai dans la ferme du propriétaire de l’âne, car ce n’est pas si facile de monter en amazone à dos d’âne. Et c’était parti !
– Tu es donc une supportrice du SMC ?
Je suis une fan hystérique de Malherbe ! Supportrice depuis que j’ai 4 ans (pas peur de dévoiler mon âge, j’en aurai 29 cette année).
– Pas trop fâchée que la Caencaneuse se soit un peu représentée sous tes traits au moins ?
Absolument pas, bien au contraire ! C’est comme si la mascotte n’avait jamais disparu…
– As-tu un souvenir de cette glorieuse époque ou une anecdote particulière à nous raconter ?
Deux souvenirs en fait… Le premier, le soir d’un match contre Lens, en ligue 1. Une superbe ambiance : je commence à faire le tour à dos d’âne, je vois les têtes que je repérais au fil du temps, tout se passe bien. Là, j’arrive devant un parterre de supporters lensois plutôt interloqués de voir un âne sur un terrain de foot (pourtant des fois il y en a plus d’un, mais c’est un autre débat). Un tonnerre d’applaudissements, des flashs qui crépitent, un supporter voulait même me donner son écharpe, manque de chance je n’avais pas le bras assez long pour l’attraper… Par curiosité, je suis allée sur le site officiel de Lens le lundi et j’avais eu droit à un petit article !
Le second souvenir reste évidemment le Stade de France. Jusqu’au dernier moment on a eu peur de ne pas y arriver : il a fallu beaucoup de persuasion et de certificats vétérinaires pour faire accepter une telle requête ! L’âne au Stade de France… Une fois arrivée là-bas, c’est moi qui stressait. L’âne était super détendue, sauf au moment de passer les chaussettes… Quelle galère de mettre des chaussettes de foot à un âne ! On s’y est mis à trois pour lui enfiler. Une fois entrées dans l’arène, l’acclamation ! J’en tremblais, mon sourire ne se décrochait plus. Les gens m’ont applaudi autant que les joueurs, même les supporters strasbourgeois, qui n’avaient pourtant pas été tendres avec moi à D’Ornano (oui oui j’ai subi des insultes, par les Strasbourgeois, les Stéphanois et d’autres, mais bon la bêtise humaine…). Malgré la défaite, cette finale est un de mes plus beaux souvenirs, si ce n’est LE plus beau.
– Entre toi et les chips Bret’s, c’était plus qu’une relation de travail ?
Absolument pas, parce que le mélange Bretagne/Normandie ne passait pas. On se battait toujours pour savoir de quel côté est le Mont Saint Michel.
– Est-ce que ça ne t’a pas rendue trop soupe au lait quand on t’a signifié la fin de ta mission ?
Oh si évidemment ! J’avais réussi à me mettre le public dans la poche, les gens s’étaient habitués à mon âne et moi… J’avais acquis une petite célébrité, les gens n’étaient pas insensibles à mon charme… Et d’un coup, tout s’est arrêté. Et quand je vois qu’on m’a remplacé par un paquet de chips (de marque bretonne en plus !), je n’avais qu’une envie, lui faire manger ces doux produits du terroir que je représentais.
– L’âne était sympa ? Vous êtes restés en contact ?
Elle était hyper douce, et adorait les carottes, qu’elle recevait après chaque tour de terrain… Elle, car oui, c’était une femelle. Joliment nommée Indou des Saules. Je la vois de temps en temps, quand je passe devant le corps de ferme de son propriétaire. Elle a l’air d’aller bien, pas traumatisée par cette aventure
– Est-ce que tu faisais ça pour de l’argent ou pour du beurre?
Ni pour l’argent, ni pour du beurre : j’avais deux places en tribune offertes à chaque match.
– En toute objectivité, que penses-tu de l’œuvre de la nouvelle mascotte, Viking ?
Il est magnifique ! Il représente bien le club, la ville et la région, ainsi que notre histoire… On aurait dû être ensemble, on aurait fait un super couple !
– Est-ce que tu penses qu’on va bientôt faire partie de la crème de la crème, la ligue 1 ?
En tout cas je l’espère vraiment, parce qu’il n’y a rien de meilleur que la crème !
– Tu préfères un caramel de Duhamel dans la lucarne ou manger un caramel d’Isigny?
Alors même si j’adore les caramels d’Isigny, un caramel de Mathieu Duhamel dans la lucarne est un vrai délice ! Dois-je préciser qu’il est mon chouchou depuis qu’il est arrivé à Caen ?! J’aimerais bien partager des caramels au beurre salé avec lui la saison prochaine, cela voudrait dire qu’il a prolongé son contrat…
– Aimerais-tu un jour refaire le tour du stade sur ton âne ? C’est le moment où jamais de le demander ! A bon entendeur…
J’en serais tellement heureuse et fière ! Je rêve qu’un jour quelqu’un me dise : « il est temps de revenir dans la lumière »…
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