Ami lecteur, esthète patenté de vers et de passements de jambes ronaldesques, salut !
Quelle ironie, ne trouves-tu pas, que des rustres avinés scandent chaque week-end le nom d’un chantre de la pureté absolue de la langue française ? Ce paradoxe forme pourtant l’heureuse métaphore d’un sport fabuleux, le football, qui transcende tous les clivages. Au fil des décennies, néanmoins, je crains amèrement que mon nom ne soit définitivement devenu synonyme de poisse plutôt que d’envolées lyriques pour le club rouge et bleu.
Parce que bon, hein, qui c’est le club qui depuis plus de 15 ans se trouve sempiternellement à la place de celui dont la bienséance de ma langue refuse de mentionner ? C’est bibi ! Exemple emblématique : en 1997, pour une fois devant le 18e à la faveur d’un goal-average favorable, le SMC fait les frais du passage du championnat de France de 20 à 18 clubs. Inutile de rappeler que le championnat est repassé depuis à 20 clubs ! Que dire également du « doublé » parfait en 2005 et 2006 : descente en L2 avec le graal prétendu des 42 points ; échec dans la course à la montée pour deux malheureux buts, alors que l’équipe possédait la meilleure attaque du championnat ! Depuis, les résultats à la place du sus-non-nommé précédent se sont succédés à trois reprises. Une sorte de fatalité serait-elle consubstantielle à Malherbe ? Je le crois, et ce, dès avant Istres !
En fait, si mon nom est intimement lié à celui du sport caennais, on le doit d’abord à la signature d’un décret du 19 août 1892, l’attribuant au lycée de Caen. Décret signé de la main-même du Président de la République, Sadi Carnot…qui fut assassiné quelques mois plus tard ! L’Union athlétique du Lycée Malherbe, puis le Club Malherbe, léguèrent mon illustre patronyme à la nouvelle entité, le SMC, dont les statuts furent déposés en préfecture le 17 novembre 1913. Tiens, tiens, 80 ans jour pour jour avant ce France-Bulgarie de sinistre mémoire joué au Parc des Princes…
La poisse je vous dis !
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