Reste huit petits matchs avant le dénouement de la saison 2014/2015 de Ligue 1. A l’heure où je vous parle, à l’heure de la trêve internationale, le SM Caen pointe à la 14ème place, avec trois gros points d’avance. Trois et demi même, vu le goal-average. On est LARGE. Mais alors quel sera le scénario de la dernière ligne droite ? Trois possibilités, trois plans que voilà :
Plan A : Malherbe prend la dernière ligne droite en mode bulldozer. Tut Tut, poussez vous nous voilà. A coup de poutrages, la machine caennaise va terrasser, aplatir, écraser, niveler le classement. Dans ce scénario, Caen prend entre 15 et 18 points en huit matchs. Les seules petites bosses sur notre parcours : un coup de mou à Bastia et deux nuls arrachés par Lyon et Monaco à d’Ornano.
Aux commandes du bulldozer, Juju Féret finit sa saison en apothéose et est appelé par Didier Deschamps. N’Golo Kanté est déclaré intransférable et plus personne n’ose s’approcher du monstre broyeur qu’est devenu Malherbe.
Le titre de meilleure équipe de 2015, il est pour nous. J’te fais l’calcul parce que t’as pas l’air bon en maths : ça fait 50 à 53 points. Maintien les doigts dans le nez. Une petite huitième place. Le bulldozer donne un dernier ptit coup de pelle au contrat bordelais de Sala, et nous voilà prêt à préparer la saison suivante et nos ambitions européennes.
Devant l’engin caennais, les supporters passent tout le mois de mai en hélicobite. Un record validé par le Guiness Book qui impressionne les juges qui autorisent alors Jean-François Fortin à faire son retour à la maison au soir de la dernière journée. Feu d’artifice en forme de bulldozer dans le ciel normand.
Plan B : Malherbe prend la dernière ligne droite en mode petit tracteur. Prrrt prrrrt, on la monte doucement, mais on la monte la côte. N’essayez pas de doubler derrière, c’est ligne continue. En bon club de paysans, comme diraient les pollués, le SM Caen n’a pas investi depuis longtemps dans un nouveau véhicule.
La charette est un peu lourde après une saison difficile et le moteur tousse. Le moteur tousse, mais le moteur tient ! Nos vieux joueurs finissent les matchs et la saison sur les rotules, Nicolas Seube a pris dix ans, mais il rempile pour une année supplémentaire ! Rémy Vercoutre a encore pris 10 pénaltys, mais il rempile pour une année supplémentaire !
Dans ce scénario, Malherbe remporte 6 à 7 points. Heureusement qu’il y a toujours plus petit tracteur que soi et que Guingamp nous laisse les trois points. En dehors de ça, la machine fatiguée grappille les kilomètres et les points un à un, jusqu’à un magnifique Caen-Evian final qui se termine avec un 1 -1 au tableau d’affichage et permet aux deux équipes d’assurer le maintien. La ligue se saisit de l’affaire et relance une procédure pour match truqué. On s’en fout, on a 41/42 points, on est dix-septièmes et on tire le feu d’artifices en forme de tracteur qui tousse dans le ciel normand.
Plan C : pas de plan C. Pas moyen d’envisager autre chose que le maintien. Nan mais oh. Feu d’artifice en forme de « Nan mais oh » dans le ciel normand.